La gale auriculaire

acarien
La gale auriculaire ou otacariose est une pathologie liée à la présence d’un acarien Otodectes cynotis dans les conduits auditifs d’un animal.

Elle est très fréquente chez nos carnivores domestiques (chien, chat mais également furet).

Qui est le responsable ?

Le parasite responsable de la gale auriculaire est un acarien microscopique (moins de 0.5mm) qui passe toute sa vie sur l’animal qu’il parasite :

il vit en surface du conduit auditif où il se nourrit de débris d’épiderme et de cérumen et où il se reproduit. Œufs, larves et adultes sont donc présents dans les oreilles de l’animal parasité (ces acariens ne sont capables de survivre que quelques jours dans le milieu extérieur).

Le cycle de vie complet du parasite (passage de l’œuf à l’adulte) s’effectue en 3 semaines.

Les acariens peuvent occasionnellement venir se localiser au niveau des zones périauriculaires ou encore sous le menton chez le chat.

Contamination

La transmission du parasite s’effectue par contact direct entre un animal et un animal infesté. Elle peut avoir lieu au sein d’une même espèce mais une contamination interspécifique (du chat au chien, du furet au chat…) est également possible.

puppy and kitten

Il s’agit d’un parasite extrêmement contagieux présent particulièrement chez les jeunes animaux et dans les grands effectifs, les collectivités (élevage, refuge, animalerie, chatterie, chenil…)

Symptômes

Certains animaux, notamment chez le furet, peuvent être porteurs asymptomatiques du parasite mais, dans la plupart des cas, des symptômes sont présents :

  • La présence d’Otodectes cynotis dans le conduit auditif d’un animal s’accompagne d’importantes démangeaisons et d’une vive douleur.
  • L’animal, très gêné, secoue fréquemment la tête.
  • Toute tentative d’examen de l’oreille s’accompagne d’un réflexe auditopodal (le chien ou le chat se gratte frénétiquement avec la patte postérieure dès qu’on lui touche l’oreille)

chat  Russe bleu

  • Ce grattage très marqué peut s’accompagner de lésions cutanées parfois très impressionnantes sur la tête et surtout sur le pourtour des oreilles.
    Il peut également provoquer l’apparition d’un othématome (un vaisseau se rompt et se met à saigner formant une poche de sang entre la peau et le cartilage de l’oreille )
  • L’otodectes cynotis est, par ailleurs, responsable d’une augmentation de la sécrétion de cérumen dans le conduit auditif.
  • Un cérumen d’abord noirâtre et sec, puis plus pâteux dans les gales plus évoluées, peut très souvent être remarqué dans l’oreille atteinte.
    Ce cérumen favorise l’apparition, en particulier chez le chien, d’otites sur-infectées. Des levures et bactéries se développent alors dans le conduit auditif et le cérumen sombre laisse place à des écoulements purulents.

Dans les stades les plus évolués :

  • L’otite externe peut se compliquer d’une otite moyenne si elle s’accompagne d’une altération du tympan.
  • La gêne occasionnée peut être telle que l’animal garde la tête penchée en permanence et peut souffrir de pertes d’équilibre.

consultation chez le vétérinaire

Diagnostic

Le diagnostic de gale des oreilles se fait par la mise en évidence par le vétérinaire :

  • soit du parasite adulte directement dans le conduit auditif grâce à un otoscope
  • soit des adultes, larves ou œufs du parasite au microscope sur un prélèvement des sécrétions

Lorsque la quantité de parasites présents dans les oreilles est importante, le diagnostic est facile.

Par contre, certains animaux présentent une certaine “hypersensibilité” à Otodectes cynotis.

Chez eux, un très faible nombre d’acariens pourra être responsable de démangeaisons très marquées et l’animal allergique va s’automutiler, entraînant des lésions cutanées parfois impressionnantes.

Adultes et œufs d’Otodectes cynotis examinés au microscope

La mise en évidence du parasite sera alors beaucoup plus difficile car :

il n’est présent qu’en très faibles quantités et donc difficilement décelable et que les symptômes pourront mimer n’importe quelle pathologie allergique (allergie aux pollens, allergie alimentaire…)

Traitement

Le traitement consiste à tuer les parasites :

  • Des pommades auriculaires actives contre otodectes sont employées
  • Un nettoyage des oreilles 2 à 3 fois par semaine avec un nettoyant adapté doit obligatoirement être associé à ce traitement.

ll va permettre de décoller le cérumen présent dans les conduits auditifs, assurant ainsi une élimination mécanique d’une grande quantité de parasites ainsi qu’une meilleure action de l’acaricide (celui-ci sera alors directement en contact avec la surface du conduit auditif et non “noyé” dans les saletés)

  • Certains traitements en spot-on sont également actifs contre les acariens de la gale auriculaire.

Il s’agit de produits contenant de la sélamectine ou de la moxidectine.

Ces produits seront appliqués au minimum deux fois à quinze jours d’intervalle

  • Sachant que le parasite est très contagieux et que des porteurs asymptomatiques peuvent exister, un traitement de l’ensemble des individus du foyer s’impose (chiens, chats, furets, même en l’absence de signe clinique)

Comme nous l’avons indiqué précédemment, les acariens ne survivent que quelques jours dans le milieu extérieur.

  • Chez des particuliers, un passage fréquent de l’aspirateur sur les surfaces en contact avec l’animal infesté permettra souvent d’assainir l’environnement.
  • Dans de plus grands effectifs, compte-tenu de la forte contagiosité du parasite, des produits capables de tuer les acariens devront être employés pour le nettoyage de toutes les surfaces en contact avec les animaux.

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L’introduction d’un nouvel animal au sein d’un foyer doit systématiquement être précédée d’un examen attentif de ses conduits auditifs pour s’assurer qu’il n’est pas porteur d’acariens responsables de la gale des oreilles.

L’application d’un traitement antiparasitaire en “spot-on” actifs contre ces acariens (demandez conseil à votre vétérinaire) pourra par ailleurs être réalisée avant que le nouveau venu ne soit mis en contact avec les autres animaux de sa famille d’accueil, ce d’autant plus s’il s’agit d’un animal qui provient d’une collectivité ou qui a vécu en extérieur.